Lassée d’une vie urbaine indigente où seule sa meilleure amie Dini la réconforte, Maya décide de rejoindre avec elle son village natal. Elle espère revoir la maison familiale désormais abandonnée, dont elle a hérité. En arrivant sur les lieux, elles découvrent des habitants hostiles...

On se souvient encore de l’électrochoc Modus anomali en 2012, consécration d’un cinéma tendu à bloc, à la maîtrise estomaquante. Après avoir dynamité le film de super-héros avec Gundala, Joko Anwar signe la même année Impetigore, dans la veine terrifiante de son Satan’s Slave. Impetigore s’apparente à un conte indonésien gothique, perpétuant la tradition d’un fantastique à l’ancienne, qui privilégie la zone d’ombre aux jump scares, sans cependant hésiter le moment venu à plonger dans l’horreur. Entre sauvagerie et poésie, la bande son saisissante le dispute à une photo captant les lumières vacillantes et les nuits orangées. Joko Anwar excelle dans son syncrétisme des inspirations, entremêlant tout naturellement décorum classique – cimetière, apparitions et grilles rouillées – et hommage aux légendes traditionnelles empreintes de rites ancestraux et de magie noire.