Dans ce road-trip documentaire, Marc Hurtado suit les pas de l’icône de la no wave Lydia Lunch pour un portrait poétique de la chanteuse, musicienne, poétesse. Il s’attache tout particulièrement à l’histoire de Johnny O’Kane, son premier grand amour. Il se suicidera après avoir tué sa compagne, le jour qui devait sceller leurs retrouvailles après 30 ans de séparation.

Un peu comme le fut l’année dernière le très beau Daniel Darc, Pieces of My Life de Marc Dufaud et Thierry Villeneuve, My Lover the killer n’est pas un énième documentaire sur l’égérie underground, mais le tribut de celui qui la côtoie depuis longtemps. Aboutissement d’une longue collaboration entre deux artistes, My Lover the killer fait suite à l’album éponyme, hanté par cette même histoire d’amour tragique, que Marc Hurtado enregistra en duo avec Lydia Lunch en 2016. Réalisateur, scénariste, musicien, il fut le co-créateur du groupe Étant donnés avec son frère Éric et a collaboré avec de nombreux artistes dont Alan Vega, Genesis P-Orridge, Michael Gira ou Philippe Grandrieux. La voix rocailleuse de la poétesse maudite enveloppe et envoûte. Entre images de concerts et confessions, c’est sous un nouveau jour qu’on la découvre, dans ce fusionnement entre sa vie intime et sa création, bouleversante dans les fissures qu’elle confie, splendide et tragique survivante à l’enfer de la vie. Avec l’art comme unique remède. « Je ne vais nulle part. Je serai toujours là. Mon fantôme sera là, ma voix continuera à vivre et ceux qui resteront tomberont... loin».