Prince Ehtejab

Poster Prince Ehtejab

Shazdeh Ehtejab.

1974
Noir et blanc - 93mn - VOSTF
Iran.
Drame, Historique.
  • 9 septembre 2020 21H30
    Salle 300

    Séance présentée par Marjane Satrapi
Réalisation: Bahman Farmanara.
Production: Bahman Farmanara.
Scénario: Bahman Farmanara, Houshang Golshiri.
Montage: Abbas Ganjavi.
Photographie: Nemat Haghighi.
Musique: Ahmad Pezhman.
Avec: Jamshid Mashayekhi, Fakhri Khorvash, Valiyollah Shirandami.

Au milieu des années 1920, en Iran. Atteint de la tuberculose, l’un des derniers héritiers de la famille royale Qajar, le prince Ehtejab, se meurt. Déambulant dans son palais d’hiver, il est assailli par le passé entre la gloire et la déchéance de ses ancêtres. Surtout, il se souvient des crimes: ceux de son grand-père – assassinant sa mère et son frère – et les siens, lorsqu’il causa la mort de sa femme...

Classique du cinéma iranien, caractéristique de la nouvelle vague précédant la révolution islamique, Prince Ehtejab captive tant par la richesse de ses thématiques – des exactions des pouvoirs tyranniques aux ravages du temps – que par une forme fragmentaire épousant la déliquescence de l’aristocratie. En adaptant le livre d’Houshang Golshiri, loin d’adopter une approche illustrative de l’Histoire, Bahman Farmanara efface les contours de la réalité pour égarer le spectateur dans un rêve confondant les temporalités. Malgré son Grand prix au Festival de Téhéran, il fut censuré par le gouvernement de l’époque, en particulier pour certains détails sexuels et blasphématoires. Formellement très audacieux, Prince Ehtejab impose son climat funèbre obsédant, au parfum somptueusement morbide.

Marjane Satrapi

Prince Ehtejab est un des films d’auteur iraniens les plus précieux d’avant la révolution. Le prince Ehtejab, l’un des derniers héritiers de la famille royale Qajar, souffre de tuberculose. Il passe ses derniers jours seul dans les magnifiques salles de son palais hivernal, où il se souvient des jours de gloire de ses ancêtres ainsi que des jours de dégradation. Parmi ces derniers, il y a la manière horrible dont son grand-père cruel a assassiné sa mère et son frère, et la façon dont il a lui-même causé la mort de sa femme. L’industrie cinématographique a vu le jour en Iran dès 1900 mais en Occident on ne connaît que les films post-révolutionnaires : il m’est toujours très cher de présenter notre cinéma prérévolutionnaire et surtout avec ce film singulier et remarquable.