Happy New Year 2024

Retour vers le futur

L'Etrange Festival poster

Face à la surenchère de nouveautés formatées ou prémâchées sans plus aucune saveur si ce n’est celle du dieu dollar*, votre bien étrange et adoré Festival fait le pari de freiner cette hystérique cadence afin de vous permettre de (re)découvrir une pléthorique moisson de trésors que nous ont offerts les cinématographies du monde entier depuis près d’un demi-siècle, et exhume des œuvres et des auteurs qui vous surprendront à bien des égards.

Du Filmfarsi iranien et ses films de genre débridés à une période de l’histoire ou les mollahs ne faisaient pas encore la loi en passant par les créations étonnantes et merveilleuses de l’INA, gloires d’un temps où la télévision publique française n’avait rien à envier aux salles obscures, jusqu’à l’hommage rendu à l’immense Masahiro Shinoda, l’un des derniers grands maîtres du cinéma japonais, vous ne saurez plus où donner des yeux. Le réduire à la comédie grand public serait mal connaître le parcours de Victoria Abril, qui dès ses débuts n’hésitait pas à s’aventurer dans des œuvres dérangeantes et engagées. Secret caché du cinéma gay flamboyant US, à l’instar d’un Kenneth Anger, l’œuvre « Magick » de Steven Arnold ne demandait qu’à vous tendre les bras. C’est ici et maintenant. Plus connu comme producteur le Philippin Mike de Leon n’en demeure pas moins un réalisateur prolifique à redécouvrir de toute urgence.

Protégé du festival depuis ses débuts l’Espagnol Alberto Vázquez nous livre enfin son second long métrage. Prétexte parfait pour une intégrale de son œuvre. Votre gourmandise n’étant jamais comblée les habituelles compétitions longs et courts métrages, sections inédits, Mondo et pépites arrosent davantage ce gargantuesque festin. L’incontournable Retour de flamme de Serge Bromberg vous gâte encore avec une magnifique première mondiale, Canal+ vous offre de nouveau (gracieusement !) trois films en première exclusivité et nos traditionnelles Cartes blanches sont offertes cette année aux épatantes Ovidie et Cosey Fanni Tutti ainsi qu’à Dominik Moll, l’un de nos cinéastes hexagonaux aux choix des plus sûrs. Enfin, il nous aurait été impossible de ne pas célébrer la formidable société de production Le Village, vivier étourdissant où firent leurs armes un nombre impressionnant de talents aujourd’hui reconnus, promesse d’une soirée spéciale hautement recommandable.

Très bon festival !

*En ces périodes inflationnistes, le Festival a pris le risque de ne pas augmenter ses tarifs afin de faciliter encore et toujours l’accès d’un tel festin au plus grand nombre...

L'ÉTRANGE FESTIVAL

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