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A Colt Is My Passport

A Colt Is My Passport

(Koruto wa ore no pasupooto)

Takashi Nomura

  • 1967
  • Japon
  • Polar
  • 1h24mn
  • VOSTA
  • Noir et blanc
Après avoir liquidé un chef mafieux, un tueur à gages et son chauffeur sont poursuivis par les gangs ligués contre lui. Le piège se referme lentement.
Acteur fétiche du Maître Seijun Suzuki, Jô Shishido endosse définitivement son rôle de tueur solitaire dans ce qui restait son film préféré parmi la centaine de ceux qu’il a tournés pour la Nikkatsu. Ce film noir japonais à la française, c’est-à-dire totalement melvillien, verse dans l’épure : cadrages anguleux et figures de gangsters dans l’ombre. Les héros, comme absents de leur propre vie, ont le regard exsangue. Dans ce polar teinté d’existentialisme, Takashi Nomura excelle dans l’art du gros plan; lorsqu’il filme les visages, il en résulte une forme de douceur inattendue.

Gareth Evans

Je suis plus qu’excité de pouvoir présenter A Colt Is My Passport de Takashi Nomura, un thriller des années 60, scandaleusement méconnu, avec des yakuzas et des tueurs à gages, et la nonchalance cool de Jô Shishido dans le rôle du tueur Shûji.

Durant la pandémie je suis parti à la recherche de films qui pour une raison ou une autre m’avaient échappé. J’ai toujours eu des affinités avec le cinéma japonais, alors en 2013 quand j’ai pour la première fois entendu parler de A Colt Is My Passport (lors d’une rencontre avec Shinjiro Nishimura à la Nikkatsu), j’ai su immédiatement que je devais voir ce film au titre trop cool. 

Problème : je ne le trouvais nulle part.

Avance rapide jusqu’à la pandémie. En fouillant dans la chaîne Criterion je tombe sur  Patton Oswalt qui présentait avec enthousiasme ce film dont j'avais tant entendu parler. J’ai immédiatement cliqué. Et quatre-vingt minutes et quelques plus tard, j’en étais tombé amoureux. Un thriller noir, aiguisé, tendu… Ce n’était pas nécessairement l’histoire qui m’avait plu, c’était le pur style et le panache de la réalisation. La direction photographique de Shigeyoshi Mine est tout simplement étourdissante, la composition et la lumière allant bien au-delà de ce qu’on attend d’un film à ce niveau de budget. Et avec un casting qui joue de cette fusion des genres, Nomura a créé un film noir superbe qui évoque les polars américains mais qui s’inspire aussi de manière fascinante et dans une égale mesure des westerns spaghettis de Leone.

Faites moi confiance, vous siffloterez la musique de Harumi Ibe dans votre voiture et vous vous rejouerez l’énergie féroce de la scène finale durant les jours suivants. Celle-ci, d’ailleurs, sort tout droit de l’école Leone : Jô Shishido pourrait tout aussi bien porter un long manteau sur l’iconique dernier plan qui l’immortalise.

C’est un film qui restera dans les annales et je suis aux anges de le partager, et peut-être de vous le faire découvrir.

Séances

08/09 • 19h15 • Salle 300
Séance présentée par Gareth Evans

Crédits

  • Avec : Jô Shishido, Jerry Fujio, Chitose Kobayashi, Ryôtarô Sugi, Kanjûrô Arashi
  • Scénario : Hideichi Nagahara, Nobuo Yamada, d’après le roman de Shinji Fujiwara
  • Photographie : Shigeyoshi Mine
  • Montage : Akira Suzuki
  • Musique : Harumi Ibe
  • Production : Takeo Yanagawa