Ex-soldat devenu SDF à Londres, Tomaz est abordé par une bonne sœur qui lui propose de l’héberger. Dans un vieux pavillon qui a besoin d’être rafraîchi, il tiendra compagnie à Magda, jeune femme un peu sauvage qui s’occupe de sa mère mourante. À mesure que le duo s’apprivoise, l’angoisse s’installe dans une demeure où les murs recèlent leurs sombres secrets mais n’étouffent pas les hurlements réguliers de la vieille dame...

S’il y a bien un rôle dans lequel nous n’attendions pas la très douce actrice britannique Romola Garai, remarquée dans Angel de François Ozon et habituée aux films d’époque et aux comédies, c’est celui de réalisatrice et scénariste de film d’épouvante. Nous avions tort. Audacieux et ambitieux, son premier long métrage ne laisse pas de nous faire arpenter les contrées les plus inattendues. Avec ses changements de ton, ses bifurcations, il passe du réalisme social et politique à l’imaginaire suffocant et visqueux, évoquant une rencontre entre deux âmes brisées dans un décor délabré avant de glisser vers un monde lovecraftien aux résonances pamphlétaires rappelant le Brian Yuzna de Society. Qui aurait pu penser que les créatures de l’indicible puissent être militantes ? Chut... nous en avons déjà trop dit sur cette expérience hors-norme et jouissive !