Milla

Poster Milla

Babyteeth.

2020
Couleur - 118mn - VOSTF
Australie.
Comédie, Drame.
  • 9 septembre 2020 18H00
    Salle 500

    Séance présentée par Marjane Satrapi
  • Première française
Réalisation: Shannon Murphy.
Production: Alex White, Jan Chapman.
Scénario: Rita Kalnejais.
Montage: Steve Evans.
Photographie: Andrew Commis.
Musique: Amanda Brown.
Avec: Eliza Scanlen, Ben Mendelsohn, Essie Davis, Toby Wallace.

Adolescente atteinte d’un cancer, Milla rencontre sur un quai de gare Moses, 23 ans, junkie et dealer. Elle en tombe follement amoureuse. Face à ses parents désespérés n’y voyant qu’une relation toxique, Milla résiste éperdument, puisant son énergie de vie dans l’obsession de ce premier amour.

Sur le papier, Milla avait tout pour être un mélo plein de pathos ou de sordide, mais sous l’œil de la cinéaste australienne Shannon Murphy, cette adaptation d’une pièce de Rita Kalnejais resplendit, alliant miraculeusement l’émotion et le contrepoint décalé, en maintenant une distance parfaite. Car elle ne juge pas, elle laisse une chance à tous ses personnages craquelés avec leurs secrets. Surtout, la cinéaste épouse la perception de Milla, ne la quitte jamais du regard, trahissant une attirance magnétique pour son héroïne et son actrice. Déjà impressionnante en Amma dans Sharp Objects, revue récemment dans Les filles du Docteur March de Greta Gerwig, Eliza Scanlen crève l’écran. Peu importe l’incompréhension que Milla pourrait provoquer, c’est par elle et avec elle que nous appréhendons cette leçon de vie, totalement imprévisible, loin de la morale usuelle. Milla regorge de moments de grâce suspendus dignes de l’Andrea Arnold de American Honey. Un teen-movie hors normes et exaltant.

Marjane Satrapi

J’ai découvert ce film deux jours avant le confinement au festival de Luxembourg. Normalement ce n’est pas un genre qui m’enchante : les histoires d’adolescents n’ont jamais été ma tasse de thé. Comme le disait Truffaut: « L’adolescence ne laisse un bon souvenir qu’aux adultes ayant mauvaise mémoire », et il se trouve que j’ai une très bonne mémoire... Je suis donc entrée dans ce film à reculons, avant d’y plonger entièrement et de croire à tout et à tout le monde. J’ai fini en larmes, émue, et surprise de l’être.