Jusqu’à sa disparition prématurée en 2018, le compositeur islandais Jóhann Jóhannsson était avec Max Richter ce qui est arrivé de plus beau à la musique de film depuis des décennies. Né en 1969 à Reykjavik, il commence sa carrière musicale dans les années 80, participant à des groupes de rock indépendant (Olympia, Unun, Ham) avant de co-fonder Kitchen Motors, véritable laboratoire célébrant le dialogue entre toutes les musiques, de l’électro au classique en passant par le punk et le jazz, ligne qu’il approfondira inlassablement depuis Englabörn, premier album solo sorti en 2002. Ses mélodies mêlant arrangements électroniques et cordes entêtantes imposent des paysages envoûtants qui séduiront bon nombre de cinéastes dont Denis Villeneuve qui fera appel à lui pour tous ses films à partir de Prisoners jusqu’à la splendide partition de Premier Contact. Quant à l’inoubliable leitmotiv de The Theory of Everything, il en a transporté plus d’un. Toujours avide d’expérimenter, il livrera en 2018 avec Mandy une forme de testament bruitiste et hanté, sorte d'oratorio funèbre à l’image du film de Panos Cosmatos.
Last and first men
Jóhann JóhannssonIslande
Science-fiction, Documentaire