Dead or Alive

Dead or Alive

(Dead or Alive : Hanzaisha)

Takashi Miike

  • 1999
  • Japon
  • Action / Polar / Drame
  • 1h45mn
  • VOSTF
  • Couleur
Nouveau master 4K
Le policier Jojima livre une guerre sans merci au truand Ryuichi, qui essaie de prendre le contrôle de la pègre japonaise dans un quartier de Shinjuku.
En 2001, par l’entremise d’une première rétrospective en France, L’Étrange Festival faisait découvrir à un parterre médusé un cinéaste génial, provocateur punk et touche-à-tout. Son nom, Takeshi Miike. Premier volet d’une trilogie yakuza, Dead Or Alive (1999) appartient au versant le plus déglingué du cinéaste : violent, tragique, drôle, cartoonesque. La narration finit par ne plus exister, avalée par le chaos et l’hystérie.

Gareth Evans

Takashi Miike. Sûrement le cinéaste le plus prolifique et le plus audacieux. Il fait des films à sa façon et y met tout ce qu’il a. Mais ça n’a rien de dissolu, parce Miike contrôle parfaitement les mondes qu’il crée dans ses films, même dans le très anarchique Dead or Alive (Mort ou Vif), qui vous prendra à la gorge dès la première image pour vous entraîner en enfer jusqu’à son final inoubliable. 

Et c’est la séquence d’ouverture qui m’a atomisé en tant que spectateur de vingt ans et quelques, qui à cette époque ne connaissait de Miike que son suspense cauchemardesque  Audition. Rien n’aurait pu me préparer à la suite. 

Les deux rôles principaux, joués par Sho Aikawa et Riki Takeuchi, donnent littéralement le tempo. « – One… – Two... » Avant qu’on puisse se demander pourquoi les deux ennemis se retrouvent assis sur les docks ensemble, ils ont lancé le décompte.

One, two, three. four, et blam! 

Le titre du film est brièvement projeté sur l’écran mais il est rapidement éclipsé par la vision de quelqu’un en train de hurler en tombant du ciel en plein cœur du district mal famé de Kabukicho à Shinjuku. Un endroit où chaque coin de rue et chaque allée semble cacher plus de débauche et de violence et où Miike peut parader dans un montage saccadé rythmé par la force de frappe de la bande son inoubliable du grand et regretté Chu Ishikawa.

Miike a pris les scènes linéaires du scénario original et les a transformées par un montage punk aux intentions les plus sordides et violentes. Miike désintègre les limites de ce qu’il est permis de faire au cinéma. Il ne s'agit pas ici de s’affranchir de toute règle : c’est plutôt que dans le cadre du V-cinema, Miike a la liberté d’explorer son style avec une telle maîtrise qu’entrer dans son monde devient à la fois excitant et terrifiant.

Et nous devons nous considérer chanceux qu’il nous permette de le faire.

Séances

09/09 • 22h00 • Salle 300
Séance présentée par Gareth Evans

Billetterie

Crédits

  • Avec : Riki Takeuchi, Shô Aikawa, Renji Ishibashi, Hitoshi Ozawa, Shingo Tsurumi
  • Scénario : Toshiki Kimura (sous le pseudonyme de Ichiro Ryu)
  • Photographie : Hideo Yamamoto
  • Montage : Yasushi Shimamura
  • Musique : Kôji Endô
  • Production : Makoto Okada, Katsumi Ono, Toshiki Kimura, Mitsuru Kurosawa, Tsutomu Tsuchikawa