Nous, les vivants

Nous, les vivants

(Du levande)

Roy Andersson

  • 2007
  • Suède
  • Comédie dramatique / Film musical
  • 1h34mn
  • VOSTF
  • Couleur
En cinquante tableaux, Roy Andersson met en scène l’humain dans toutes ses émotions contradictoires, ses peurs et ses joies, ses rires et ses pleurs parfois confondus, pour mieux traduire toute l’absurdité de nos existences.
Le cinéaste suédois est un génie de l’oxymore, générant une totale incertitude face aux émotions qu’il génère, la tragédie y étant drôlatique ou le rire désespérant. Pourtant Nous, Les vivants – peut-être est-ce un trompe-l’œil – semble plus léger qu’à l’accoutumée, notamment parce qu’il nous propose ici la plus étrange des comédies musicales. Chez Andersson, l’absurde kafkaïen naît toujours d’une situation affreusement banale, normale, que l’amplification à l’extrême conduit au cauchemar ou au fou rire : oui, c’est bien de nous qu’il s’agit.

Kirill Serebrennikov

L'un des génies vivants importants pour moi est le réalisateur Roy Andersson. Un artiste qui, comme tous les auteurs, incarne ses propres visions à l'écran et le fait sans compromis. Il a d’abord travaillé dans la publicité, ses publicités ont reçu tous les prix et récompenses possibles, puis il est venu au grand cinéma et nous a ouvert à tous son monde plein de tristesse, d'humour, de sarcasme et de misanthropie.

Chaque film d'Andersson est imprégné de ces motifs et nous fait constamment vivre les sentiments les plus opposés. De toute manière, raconter les intrigues des films d'Andersson ou poser la question « de quoi parlent ses films ? » est complètement inutile. Même si je répondrais comme ceci : N'importe quel film d'Andersson parle de l'apocalypse. Locale, modeste, parfois drôle, parfois sombre, mais d’une apocalypse.

Le film Nous, les vivants, que nous verrons à notre festival, est pour moi une perle du style personnel du réalisateur. Il est important de comprendre que tous les lieux et les objets du film sont des choses artificielles, fabriquées à la main. Ces appartements, rues, passages souterrains, ruelles et paysages n'existent pas dans la nature, tout ce monde a été créé manuellement dans le studio d'Andersson. C’est un cinéma «à l’ancienne», chaleureux, lent, mais en même temps radical et dans l'air du temps, qu’un ancien publicitaire au cœur de grand poète a su créer.

Séances

09/09 • 17h15 • Salle 100

Billetterie

Crédits

  • Avec : Elizabeth Helander, Jörgen Nohall, Jessica Lundberg, Björn Englund
  • Scénario : Roy Andersson
  • Photographie : Gustav Danielsson
  • Montage : Anna Märta Waern
  • Musique : Benny Andersson
  • Production : Pernilla Sandström