Gareth Evans

Mon amour pour ce film sera probablement le mieux illustré par le nombre de fois où je l’ai racheté : la trilogie Evil Dead est sans doute la série de films la plus rééditée de tous les temps, et nous, les fans assoiffés d'en apprendre encore un peu plus sur comment on a pu faire un film si audacieux et influent avec si peu, nous sommes toujours présents pour l’acheter “juste encore une fois”.

Peu de films symbolisent autant l’esprit indépendant – on fait tout nous-même et on vise la lune – que la franchise Evil Dead de Sam Raimi. Il n’y pas un cinéaste né dans les années 80 qui n’ait pas passé ses années de formation à analyser l'énergie frénétique et les ruses de caméra ingénieuses que Raimi a employées avec une réussite incroyable dans Evil Dead 2.

"Énergie" est un mot clé pour décrire ce film. Ou encore : "chaos". Une pure descente dans la folie, sans filtre et propulsée à l’adrénaline, c’est une expérience de rêve fiévreux où Raimi (avec le merveilleux Bruce Campbell) trouve l’équilibre parfait entre les gags gore et le burlesque anarchique digne d’un film des Trois Stooges. Le combat de Ash contre sa main possédée mérite d’être immortalisé dans les annales de l’histoire du cinéma.

La prise de vue est particulièrement inspirée : le passage en caméra subjective où le démon kandarien grogne et rugit à la poursuite de Ash, avec ce plan à la caméra bélier qui traverse les pare-brises avant et arrière, serait un point fort dans n’importe quel film ; mais quand cette caméra continue ensuite à défoncer les portes et à foncer dans les recoins de la cabane, on atteint le sublime et c’est la signature d’un talent intrépide qui ira de l'avant et va tout changer.

Regardez. Étudiez. Apprenez. Riez. Et n’oubliez pas de hurler.