The Doom Generation 12

The Doom Generation

Gregg Araki

  • 1995
  • États-Unis
  • Comédie noire
  • 1h23mn
  • VOSTF
  • Couleur
Après une soirée festive bien arrosée, Jordan White et Amy Blue prennent malgré eux en auto stop Xavier, aussi séduisant que dangereux. Après le meurtre « accidentel » d’un caissier par ce dernier, ils s’enfuient. C’est le début d’une cavale effrénée, sanglante et charnelle.
Il est essentiel de ne pas réduire ce deuxième volet de la trilogie de l'apocalypse entamée en 1994 avec Totally F***ed Up à son parfum de provocation. Redécouvrons donc cet authentique chef d'œuvre des années 90, cette ode à la sexualité sous toutes ses formes, sans frein, tout aussi excitante que politique. Toute la virtuosité d'Araki réside dans cette autopsie d'un pays raciste et homophobe recouvert de couleurs pop joyeuses, avec cet humour absurde salvateur, jusqu’à ce que le rire ne s'étrangle dans la gorge. Et la chair, si belle et si crue, aspire le spectateur dans l’odyssée.

Alexis Langlois

Araki est hyper important pour moi car c'est en commençant à sortir dans les clubs queer que je l'ai découvert. À cette époque, à la fac, on ne parlait pas du tout de lui, c'est vraiment les copaines qui m'ont montré ses films.

En les voyant, j'avais l'impression d'enfin voir des personnages qui nous ressemblaient. Araki mettait en scène notre envie de vivre intensément, de danser, de baiser, de se droguer, mais aussi notre besoin insaisissable d'amour et notre mélancolie. Dans ses films on a souvent l'impression que les persos dansent pour ne pas se tirer une balle.

Totally fucked Up, Nowhere et The Doom Generation : on appelle ces films the Teenage Apocalypse Trilogy, mais, même aujourd'hui, alors qu'on n'est clairement plus des ados, on partage toujours les mêmes désirs et les mêmes angoisses avec ces personnages. C'est pourquoi ces films restent si importants pour les personnes queer.

Araki c'est aussi un formaliste incroyable, un peu comme si Godard avait fait des clips pour MTV. Au début de The Doom Generation, au son d’Heresy de Nine Inch Nails, des plans de pogos ultra virils sont montés en alternance avec les cartons titres, dont le moqueur "a heterosexual movie by Gregg Araki". Puis un travelling latéral filme des lettres enflammées Welcome to hell, avant de terminer sur le visage désabusé de Rose McGowan qui lâche un "fuck". Tout le style d'Araki est là, un mélange d'ironie, de teuf et de dep !

The Doom Generation, comme tous les films d'Araki, donne envie de vivre fort et de faire des films !

Séances

05/09 • 16h30 • Salle 300
Séance présentée par Alexis Langlois

Billetterie

Crédits

  • Avec : Rose McGowan, James Duval, Johnathon Schaech, Cress Williams, Skinny Puppy...
  • Scénario : Gregg Araki
  • Photographie : Jim Fealy
  • Montage : Gregg Araki, Kate McGowan
  • Musique : Don Gatto
  • Production : Gregg Araki, Andrea Sperling