Voilà bientôt une décennie que le jeune cinéaste Adilkhan Yerzhanov façonne une œuvre cohérente et passionnante, qui réveille la production du Kazakhtan, tout en s’imposant comme le fils spirituel de son éphémère Nouvelle Vague (initiée notamment par L’Aiguille de Rachid Nougmanov, diffusé ici-même il y a deux ans). Né en 1982, il reçoit en 2009 son diplôme de la Kazakhstan National Academy of Arts et cherche immédiatement à bousculer les mœurs, tant cinématographiques que politiques de son pays. Après Realtors, un premier film bien loin des conventions, il donne naissance avec Serik Abishev et quelques autres cinéastes au Cinéma Partisan, dogme cinématographique qui refuse les aides de l’Etat et n’hésite pas à aborder les sujets qui fâchent.

Et si de Constructors et son remake The Owners, de The Plague at Karatas Village, ou du mystérieux Night God, jusqu’à son récent La tendre indifférence du monde, les points communs formels (les murs en décrépitude, les télévisions qui grésillent, la couleur jaune, les personnages qui dansent, les références picturales) et thématiques (la police et l’administration orwelliennes, la violence, la famille) sont présents dans tous ses films de manière quasi-obsessionnelle, que l’on ne s’y trompe pas: loin de se répéter, le cinéma de Yerzhanov fonctionne comme un univers-puzzle, et s’apprécie au contraire dans son ensemble, dans sa manière de se réinterpréter et se réinventer sans cesse. Quoi de mieux qu’une intégrale de ses longs métrages (incluant son étonnant documentaire sur le cinéma kazakh) pour s’en rendre compte ?

Dernière minute!
  • Mardi 11 septembre

    Une rencontre avec le réalisateur Bruno Dumont se tiendra à l'issue de la projection de COINCOIN ET LES Z'INHUMAINS 3 & 4.

  • Jeudi 13 septembre

    Une rencontre avec le réalisateur Zhou Shengwei se tiendra à l'issue de la projection de SHE.