Gaumont vu par L'Étrange Festival
Plus ancienne société de production cinématographique au monde, Gaumont est aussi distributrice d’un catalogue aussi varié qu’éclectique. Garante d’une certaine qualité, elle a su faire appel aux meilleurs techniciens en n’hésitant pas à donner vie à des films aussi bien populaires, dans le sens le plus noble du terme, que plus confidentiels et audacieux. Dès l’époque du muet, la société, créée en 1895 par Léon Gaumont, estampillée de sa célèbre marguerite (en hommage à la mère du fondateur), multiplie les réussites, avec des serials comme Fantomas ou Les Vampires de Louis Feuillade, avec des créations d’Alice Guy, considérée comme la première réalisatrice au monde, ou avec celles signées Jacques Feyder, Marcel L’Herbier ou Raymond Bernard.
Si l’arrivée du cinéma parlant, la concurrence hollywoodienne, puis l’évolution des technologies et des supports furent fatales pour bon nombre de sociétés hexagonales, Gaumont a toujours su traverser ces crises et se réinventer, tout en proposant à ses réalisateurs fidèles une liberté à l’intérieur du système. C’est ce qui permit à Georges Lautner de signer les vénéneux Galia et La Route de Salina ; Michel Deville put ainsi faire le radical Dossier 51 , Werner Herzog put rendre hommage au Nosferatu de Murnau et Michel Hazanavicius réinventa et détourna OSS 117 . C’est au sein du même catalogue que l’on trouve Black Moon de Louis Malle, La Chute de la maison Usher de Jean Epstein ou La Main du Diable de Maurice Tourneur, indices évidents de l’appétence de Gaumont pour les productions étranges. La preuve par 14 à travers une anthologie spécialement concoctée par notre équipe.
Toutes les séances de ce cycle se tiennent au cinéma Gaumont Les Fauvettes, partenaire du festival.