Il est difficile de mettre de l’ordre dans les activités de Jackie Berroyer tant celui-ci prend un malin plaisir à refuser toute étiquette et à passer d’un domaine à l’autre avec autant de désinvolture que de succès. Il commence sa carrière littéraire en écrivant des critiques musicales pour la revue Zinc, puis pour La Grande Gueule, Hara-Kiri et Charlie Hebdo. Parallèlement, il signe des romans (Je vieillis bien, 1983) et se lance avec toujours la même aisance dans la bande dessinée avec Gibrat (Goudard) et Vuillemin (Raoul Teigneux contre les druzes). C’est assez naturellement que le cinéma lui ouvre les portes. Après une collaboration avec Jean-François Stévenin au scénario de Double Messieurs (qui marque aussi son passage devant la caméra), il collabore avec Patrick Bouchitey (Lune Froide, Imposture) et Cédric Klapisch (Riens du tout).
À l’aube des années 90, son livre La Femme de Berroyer est plus belle que toi, connasse est adapté au cinéma sous le titre Tempête dans un verre d'eau. En tant qu’acteur, on le croise chez Assayas, Chabrol, Mocky, Jaoui, tandis qu’en 1993, il atteint la reconnaissance cathodique, en participant au fameux Standard de Nulle Part Ailleurs sur Canal +. Alors étiqueté dans un certain cinéma français, il surprend tout le monde en participant à Calvaire, film coup de poing de Fabrice du Welz, avec qui il avait déjà collaboré pour son premier court métrage cinq ans auparavant. Depuis, il continue à errer dans toutes ces disciplines en dilettante, toujours avec le même sourire en coin teinté d’une timidité attachante et décalée.
