Jeudi 12 septembre 2017 à 19h15, Forum des Images, salle 300.
Cinéma artisanal, en noir et blanc, magique-oraculaire et mystiquement subversif...
Anthologie de mauvais genres, qui joue avec les images et leurs sens en les modelant (Les Documents interdits ), les détournant (Le Dispositif ) ou les recréant (Boro in the box ). La preuve par trois de la vitalité d’un certain cinéma hexagonal hors des sentiers battus.
MAUVAIS GENRE: « Des cinéastes, ces quatre-là, Jean-Teddy Philippe, Pacôme Thiellement et Thomas Bertay, Bertand Mandico ? Sans doute pas. Plutôt des porteurs lanterne et des montreurs d’ombres, des modeleurs de spectres et des dompteurs de chimères. Quatre cavaliers de l’apocalypse visuelle.
Le premier, maître secret du Found footage, aux Documents interdits faits de bobines égarées et de métrages perdus (confession de naufragés, films de vacances en enfer, repérages de spectres, kolkhoze des surhommes), expose, nous plongeant dans l’angoisse, l’art de faire vrai, montre que l’impossible vérité n’est peut-être qu’une pure affaire de rhétorique, la véracité un art du dosage. Est vrai ce qui en a l’air. Point. Mais voit-on ce que l’on croit voir ?
Les seconds, concepteurs du Dispositif, un parcours initiatique fait de 52 épiphanies, ou « intensités », visuelles nous offre l’équivalent filmique de la Sweat house indienne, la yourte aux esprits : s’assainir l’âme par un exercice de sudation mentale, de dégraissage intellectuelle qui nous fait renouer avec la puissance des grands initiés (d’ Ezra Pound à Zappa) et communier aux vibrations de la Grande note. Entre déconstruction et incantation. Tous les dispositifs ne sont pas policiers, certains sont même là pour déjouer la Surveillance. Donc acte.
Bertand Mandico est un cracheur de feu sacré, un avaleur de sabre d’abordage, un distillateur d’extase. Autre Méliès, son petit cirque orphique randonne d’un lieu l’autre, projette sur un drap de noce taché de sève des visions de folie comme arrachées à l’agonie d’un alchimiste, à l’euphorie d’un prince baroque. Son hommage à Walerian Borowczyk, Boro in the box, l ‘homme à la tête de boîte, moins tourné en noir et blanc que composé en nuit et chaux, est un mystère à jouer à la porte des asiles, un reliquaire où s’amalgament grains d’opium et cendres de sorciers. Les quatre composent un retable poétique, polyptique en acte pour un cinéma poétique. »
En présence des réalisateurs.
Séance présentée par l'équipe de Mauvais Genres.
Vendredi 15 septembre 2017 à 19h30, Forum des Images, salle 500.
Séance réservée à un public de plus de 12 ans.
Tarif unique: 10 euros.
Si le geek a longtemps été une créature méprisée et asociale, il a depuis une bonne quinzaine d’années pleinement pris le pouvoir dans notre culture contemporaine. Mais au-delà d’être devenu une cible marketing qui permet d’écouler des milliers d’exemplaires de rééditions de jeux de notre enfance ou de rentabiliser une énième suite tardive, en titillant notre fibre nostalgique, ce phénomène sociologique permet aussi de tirer vers le haut ce qu’on a appelé pendant longtemps de la sous-culture, pour peu qu’on prenne le temps de l’analyser sérieusement. C'est ce que propose Rafik Djoumi et son équipe depuis 2013 avec son émission en ligne (sur le site arte.tv/bits ) aussi courte que profonde BiTS, en proposant de décoder Grand Theft auto, l’unboxing, le podcast ou encore le téléchargement illégal avec des outils tels que la sociologie ou la psychologie pour offrir une lecture plus large, riche et passionnante de tout ce barnum, à grand renfort d’une analyse post-moderne tant sur la forme (chaque épisode est un formidable mash-up) que sur le fond (on y parle pêle-mêle de philosophie et de sciences cognitives autour du dernier Zelda, et on y croise Truffaut ou Filippo Brunelleschi quand il est question de performance capture). Et loin de sombrer dans le ton professoral, BiTS est une émission qui décortique intelligemment et simplement ce qui nous entoure, contrairement à tant d’autres qui se fourvoient en nous vendant avec prétention des concepts qui n'en manquent pas non plus. Avec un tel postulat, rien de plus logique que de leur offrir une soirée entière afin de savourer leurs choix les plus pertinents et inattendus.
Aussi essentiel que culte !
Séance en partenariat avec BiTS.
Dimanche 17 septembre 2017 à 17h15, Forum des Images, salle 300.
Une nouvelle séance exceptionnelle en compagnie du truculent Serge Bromberg, qui nous présentera la version restaurée d'un bijou du septième art.
Séance en partenariat avec Lobster Films.
Samedi 16 septembre 2017 à 20h45, Forum des Images, salle 300.
Film et performance scénique.
Tarif unique: 12 euros.
Séance réservée à un public de plus de 16 ans.
Tom de Pékin est un artiste militant, au style immédiatement reconnaissable, version dégénérée et iconoclaste du mouvement expressionniste teinté d’un érotisme trouble. Après avoir fondé et dirigé de 1994 à 2000 avec l'artiste Guillaume Dégé les Éditions des 4 Mers, il vient joyeusement pervertir et détourner des codes visuels lors de ses collaborations avec Têtu, Nova, Amnesty International ou encore Canal +. S’il est rapidement reconnu d’un public d’initiés, c’est réellement sa création d’affiche pour L’Inconnu du lac d’Alain Guiraudie, qui le fait connaître à un plus grand nombre. Une visibilité d’autant plus importante que les habituels pseudo-gardiens du temple comme les maires de Versailles et Saint Cloud, opposants farouches au mariage pour tous, font retirer l’affiche. Comme toujours dans ce cas-là, l’effet est inverse, et le travail de Tom de Pékin est mis en lumière un peu partout. Il passe à la réalisation à partir de 2002, à travers une série de courts-métrages qui prolongent son travail pictural. Et lorsqu’une amie lui fait découvrir Haldernablou d’Alfred Jarry, il fait publier l’ouvrage accompagné d’illustrations en 2011. Ensuite, il décide de se lancer dans une adaptation évolutive en plusieurs films du récit, réunissant art graphique, chorégraphique, performative et cinématographique. “Je ne fais pas de l’art gay, mais de l’art communautaire, parce que dedans je relie tous les genres qui sont discriminés.”
Performance avec :
Sébastien Lambeaux, Jérôme Marin, Florent Mateo, Fred Morin, Alexis Langlois, Hélène Barrier, Denis Sanglard, Tom de Pekin...
Rituel chamanique :
Sébastien Lambeaux pour "le village Chaman" accompagné de Hélène Barrier et Denis Sanglard.
Texte performé, lecture et chant par Fred Morin, Alexis Langlois, Tom de Pekin, Florent Matéo et Jérome Marin.
Durée du film et des performances :
120mn environ.
Chorégraphie film :
Daniel Larrieu pour "le Parc"
Alban Richard pour "le Rêve"
Mickaël Phelippeau pour "Le Biniou"
Dimanche 10 septembre 2017 à 17h30, Forum des Images, salle 100.
Séance présentée par Jaume Balagueró et Àngel Sala.
Séance réservée à un public de plus de 16 ans.
En partenariat avec l'Institut Ramon Llull à Paris.